C'est un tit forum que j'ai fait il y a pas mal de temps, malheureusement, j'ai beau voter, y a pas grand monde qui se bouscule au portillon (personne serait le terme exacte). Alors, si jamais l'envie vous vient..
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Ici Belzébuth. Le monde a changé depuis la guerre noire de 2012, celle même qui a détruit l'Iran, le cœur des États Unis d' Amérique qui battait d'un succès mondiale, ou encore le pays du fructueux commerce des Asiatiques. De si belles villes telles que Paris, Londres, Rome, Venise, Athènes, bien d'autres encore, ont été réduites à néant.
Tout...
Tout fut réduit en cendres amères et brûlantes à cause de la vanité des hommes, et de leur arrogance stupide. C'était un véritable spectacle de déchéance. Nous étions là, au dessus de leur tête lorsque la première bombe fut lancée : Saint-Pétersbourg, c'était le 6 Mai 2012. Son agglomération, l'Estonie et la Finlande furent gravement touchées. L'avenir de plus de cinq millions d'hommes, détruit en quelques secondes. La Russie ne se laissa pas faire, une heure plus tard, leur bombe atomique était lancée : sur les Etats Unis. New York, évidemment, pour point de tir. L'Angleterre voulu défendre l'Amérique qui au prix de sa vie, envoya sur Moscou. Les gens criaient, hurlaient et s'arrachaient les cheveux tels des déments dans la rue. Les ondes de choc balayaient, faisaient imploser le moindre vermisseaux sur son passage. Plus loin, elles ne tuaient pas, mais arrachaient les peaux. Les hommes, femmes et enfants se trainaient en laissant sur l'asphalte un ruisseau de sang horrifiant. Ils agonisaient dans la douleur, et personne ne prenaient part à leur souffrance extrême. Excepté nous. Ils pleuraient et tremblaient. Et nous aussi. En deux mois, pas un pays ne s'était pas emmêlé dans l'affreuse boule de neige qui avait dévalé le monde. Douze ans. Douze ans de terreur, de souffrance, de perdition. Douze ans à nous lamenter, qui avaient paru des éternités. J'étais désespéré, nous l'étions tous. Dieu n'est venu en aide à personne après coup. Moi Belzébuth ai toujours été à l'encontre de ce fameux "qui croira verra" qu'il entonnait à chaque revendications de ma part.
Alors voilà. Contre Sa volonté, contre la volonté de mes semblables qui ne font en réalité que plagier sans remise en cause La Sienne, je suis venu sur Terre, deux ans après la fin de la guerre, en 2026, prenant l'enveloppe d'un homme ordinaire. A la première respiration, je m'écroulai sur le sol,tant il était nauséabond, irrespirable. Sous mes mains, la terre tremblait encore, souffrait encore des ecchymoses. Elle me suppliait de la sauver. A peine étais-je vivant, que je pleurai déjà. J'ai repris confiance en mon projet, et je me suis relevé.
Tel un prophète, j'ai amené des hommes à me suivre et je les ai conduis en un pays où les bombes n'avaient pas étendu leurs sévices, ni radiations, ni boursoufflures sur la terre devenue infertile. Je les ai aidé à travers les âges à rebâtir une cité mère, abondante, riche, paisible, jalousée par ceux qui n'avaient pas voulu me suivre. Mais même ceux-là, je les protégeai contre l'air impur, à chaque fois qu'il m'était donné de le faire : tant étaient atteints de cancers et de maladies pulmonaires sans même le savoir.
Nous commençâmes notre folle construction en l'an 2028. Je dus bientôt mettre une assemblée à la tête de la cité. Les Hommes ont besoin d'une structure, c'est étonnant d'ailleurs de voir à quel point ils ne peuvent s'épanouir que régis par des lois. Cette assemblée est constituée d'hommes et de femmes en tout points différents. J'ai contribué à convaincre chaque personne de leur pouvoir illimité d'imagination. Et en 177 ans, "June" est née, plus belle et plus resplendissante que les autres. Pendant ces 177 ans, j'ai assisté au déploiement grandiose de l'intelligence Humaine : des inventions dont l'esthétique n'était que l'image parfaite de mécanismes ingénieux et écologiques. Voitures, métros, devinrent de vrais objets de complaisance, autant pour les hommes que pour la nature.
La locomotive à aimant bénéficiait d'un bruit de déplacement quasi nul, seules les voitures étaient à mon goût bien trop bruyantes. Mais l'on ne changera pas l'Homme : plus ça fait du bruit, plus ça plait. Enfin... vous êtes terriblement perfectibles. Mais je m'amuse de vous voir ainsi évoluer, vous me surprendrez toujours.
Quoi qu'il en soit, tous se demanderont sans rien oser dire : pourquoi leur bon conseiller n'a pas vieilli depuis le début de la grande ascension de June : moi Ethan Blusabetz (un résultat fort amusant de l'anagramme des mots Satan et Belzébuth).
Beaucoup de gens immigrent à June, entendant parler de sa magnificence en tout point de vue. Quelque fois, il m'arrive de tomber amoureux de l'une de ces créatures que vous êtes, d'en être irrésistiblement attiré. Que ce soit pour donner mon amitié ou mon amour, ma gratitude est sans limite... Allons Ethan, soyons sincère : ma "gratitude" suit l'objet de quelque transformation, à mon bon vouloir. Des Goules. Oui, le nom parait peu ragoûtant, mais c'est pourtant un merveilleux don. Mes goules sont dotées de pouvoir : plus fortes, plus belles et terriblement attirantes. Bref, à mon image même. Elles même ne savent pas à quel destin elles sont promises. Rien n’est fortuit. Mais je place de grands espoirs en eux, en chacun. Bons comme mauvais, ils ont leurs rôles à jouer. Peut-être qu'aucun de vous, ni d'eux, n'en est véritablement au parfum.
Quoi qu'il en soit, j'observe avec un œil des plus gourmands et intéressé le cheminement de la vie humaine. Et mes goules, tant chéries sont autant mes camarades, mes amantes, que mes éternelles accompagnatrices d'une vie en ce bas monde, que je ne peux me résoudre à quitter...